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Malpertuis, adaptation à la scène au CSPU |
Harry Kümel a tenté avec plus ou moins de bonheur une adaptation cinématographique. Cétait une gageure. Cen est une autre de porter sur les planches lunivers tératologique du grand maître gantois. Quand on fait le compte exact, il ne faudra pas moins de trente-cinq acteurs, auxquels il faut ajouter une quinzaine de figurants. Trente-cinq acteurs, qui chacun incarnent un personnage profondément original, empli de sensibilité contrastée, dans le respect parfois mot à mot du texte qui la fait naître. Nous avons voulu suivre au maximum la teneur du roman : construction rigoureuse du récit, de ses différentes parties ; profonde imprégnation religieuse ; décor en hauteur ; présence, imago des personnages. Ainsi, la pièce comporte deux actes, précédés chacun dun prologue; chaque acte est divisé en six scènes. Le plateau est masqué par la façade de Malpertuis, qui souvrira sur la salle à manger de la maison, de laquelle part un escalier se dirigeant vers les étages. Au deuxième acte, ce décor deviendra un cloître de couvent (le moutier des Pères blancs). Deux prosceniums : côté jardin, une chambre (celle de Cassave, puis, chambre damour) ; côté cour, un café, qui sera aussi la cuisine. Bien entendu, la partie lumières est très importante, afin de ménager les effets : la lueur verte des yeux dEuryale prendra toute sa splendeur. La capture des dieux (prologue au deuxième acte) proposera un tableau très esthétisant, avec les sons qui laccompagnent. Enfin, latmosphère sera celle de la fin du XIXe siècle, avec des scènes de rue à la Dickens. Le décor est planté. Lavant-première a eu lieu le 1er février 2001. Ensuite, huit représentations ont eu lieu durant la première quinzaine du mois de février. Il est bien évident quon nentre pas dans lunivers de Jean Ray sans préparation. Aussi, nous avons voulu créer autour de la pièce une animation décole. Tout dabord, une exposition : trente panneaux sur les auteurs fantastiques belges (aimablement prêtés par la Promotion des Lettres) ; des vitrines présentant les uvres originales des livres de Jean Ray (coll. J.-M. Wilmart et Y. Daels) ; une salle (prise en charge par une classe de 3e Latin-Grec) était consacrée à la mythologie, pour que puisse sétablir la corrélation entre les dieux grecs et les personnages du roman ; une autre salle (prise en charge par une 3e Arts dexpression) était consacrée à un reportage sur Gand et Jean Ray. Le but était de pouvoir ouvrir le spectacle à dautres écoles, lexposition servant de prolégomènes à la pièce. Pour les élèves des classes terminales (5e et 6e), nous avons invité des conférenciers qui introduisent à la littérature belge en général, et à la littérature fantastique en particulier. Comme le soulignait Nicolas Ancion, la Belgique est le seul pays francophone oè lon nenseigne pas la littérature nationale. Cest un manque à combler ! Dans les classes, des lectures ont été proposées aux différents niveaux : au premier degré, les Harry Dickson ; au deuxième degré, la lecture de Lord John de Jean-Baptiste Baronian, ainsi que Le grand Nocturne-Les Cercles de lépouvante (Labor). Au troisième degré, Malpertuis (cela simpose) et des livres dauteurs belges. Une autre activité a été proposée à lensemble des élèves : un concours de nouvelles fantastiques. Celui-ci fut supervisé par des professeurs de français, des libraires et des écrivains. Nous voulons susciter lécriture, le goût décrire et faire partager un univers étrange. La remise des prix a eu lieu autour du 15 février, après les représentations. Ainsi ont pu (re)vivre Jean Ray et ses uvres. Cétait un projet ambitieux, mais exaltant. Ce dossier a été envoyé à diverses écoles de la région bruxelloise, ainsi quà des spécialistes, des admirateurs de "larchange fantastique".Y. DAELS, J.-C. GEORGES, J.-M. WILMART |
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